La culture du café sur la colline de Gihuke, dans le secteur de Bwisige, district de Gicumbi, a permis à certaines femmes de gagner leur propre argent, favorisant ainsi leur autonomie économique. Auparavant, on leur disait qu’elles ne devaient s’occuper que des travaux agricoles et des tâches domestiques.

Ndagijimana Jean de Dieu, habitant dans le cellule Nyamugari, secteur de Bwisige, explique que le projet Green Gicumbi a considérablement augmenté le nombre de caféiers.

« Avant, je n’avais que 127 plants. Grâce au projet Green Gicumbi, j’en ai maintenant 1 200. Ils ont été plantés sur nos terres, et depuis, nous voyons des changements. Cette saison, j’ai déjà gagné 200 000 FRW grâce au café. Je peux payer les frais scolaires de mes enfants et les contributions locales (Mituweli). »

Il souligne que la culture du café n’est pas réservée aux hommes.

« Les hommes ne sont pas les seuls à pouvoir cultiver le café. Les femmes aussi s’y mettent et obtiennent de bons rendements. »

Il ajoute que le café génère des revenus importants en peu de temps.

« Celui qui plante du café peut commencer à récolter au bout de quatre ans et gagner au moins 200 000 FRW. Avec 1 000 plants, les revenus peuvent dépasser un million de francs. »

Kagenza Jean Marie Vianney, directeur du projet Green Gicumbi, se réjouit de voir que les habitants ont désormais une vision pour valoriser leurs terres. Il les encourage à se lancer dans la culture du café, une culture résiliente face aux changements climatiques.

« Face aux changements climatiques, le café absorbe le CO₂, stabilise les sols et génère des revenus. »

Il appelle les membres de la coopérative à poursuivre leurs efforts, à étendre leurs plantations et à améliorer la qualité pour accéder à des marchés plus rémunérateurs.

Théogène Ntakirutimana, chargé de l’agriculture au sein du projet Green Gicumbi, explique que cette colline était autrefois très dégradée, souffrant de l’érosion.

« Nous avons lutté contre l’érosion. Maintenant, il y a des terrasses, des arbres et de l’herbe pour stabiliser le sol. L’eau est mieux retenue, ce qui profite aux cultures. La matière organique enrichit aussi le sol et favorise la biodiversité. »

« Nous avons formé les agriculteurs pour qu’ils comprennent que l’agriculture nécessite des investissements. Pour avoir des récoltes durables, il faut épargner et réinvestir. »

 Une variété de café performante  :

Le café cultivé sur la colline de Gihuke est une nouvelle variété de haute qualité, le RAB C15, développée par le Rwanda Agriculture and Animal Resources Development Board (RAB)et issue de l’Arabica éthiopien. En pleine troisième saison de récolte, chaque caféier produit en moyenne 10 kg de cerises**, vendues environ 800 FRW/kg.

Les 137 agriculteurs impliqués sont organisés en coopérative et bénéficient déjà d’une station de lavage, garantissant une meilleure transformation et un accès au marché. À l’avenir, ils comptent étendre leurs plantations et augmenter leur production, tout en protégeant l’environnement.

Grâce à une approche intégrée, le projet Green Gicumbi transforme non seulement les paysages, mais aussi les vies, remplaçant l’incertitude par l’autonomie et l’espoir.