Le district de Nyagatare a été le point de départ de la lutte de libération nationale, lancée le 1er octobre 1990 et achevée le 4 juillet 1994, lorsque l’Armée Patriotique Rwandaise (RPA) a mis fin au génocide perpétré contre les Tutsi, qui avait déjà fait plus d’un million de victimes en 100 jours.

Cette marche a vu la participation de diverses autorités, dont le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Gouverneur de la Province de l’Est, les administrateurs des districts de la Province de l’Est, les forces de sécurité et la population, y compris des jeunes venus s’imprégner de l’histoire.

C’est une marche de plus de 4000 personnes, couvrant 21 kilomètres en six heures. À l’arrivée à Gikoba, un discours a été prononcé sur la lutte de libération nationale, de la date du 1er octobre 1990 à juillet 1994. Ensuite, il y a eu une cérémonie de libération, des danses traditionnelles, et divers agriculteurs, dont Eric Senderi, parmi ceux qui ont accueilli les participants à cette célébration.

Dans un message clé, le Maire du district de Nyagatare, Gasana Stephen, a remercié tous les participants, soulignant que cette marche démontre que la population du district de Nyagatare est fermement engagée dans la voie de la préservation des acquis des 31 dernières années.

Le Gouverneur de la Province de l’Est, Pudence Rubingisa, a indiqué que durant cette année budgétaire, des infrastructures modernes seront construites pour préserver et continuer à valoriser le site historique de Gikoba.

Les leçons apprises par les jeunes durant cette marche:

Uwineza Delphine a quant à elle dit : “J’ai fait toute cette marche à pied, j’ai vu comment les Inkotanyi persévéraient pour atteindre le pays et y mettre fin au Génocide.”

Samuel a déclaré avoir compris que pour atteindre l’excellence, il faut de la persévérance et de la patience, comme l’illustre l’histoire expliquée des longues marches effectuées.

Ce que vous devez savoir sur la lutte de libération nationale lancée à Kagitumba-Nyabwishongwezi:

Depuis le 1er octobre 1990, les forces de la RPA avaient attaqué en passant par la frontière de Kagitumba.

Vers quatre heures de l’après-midi, le premier coup de feu retentit, laissant certains gardes-frontières paralysés de peur tandis que d’autres s’enfuyaient pour donner l’alerte : le pays était attaqué par des Rwandais entraînés en exil.

Vers le soir, le commandant de la lutte, le Maj. Gen. Fred Gisa Rwigema, demanda aux soldats qui avaient attaqué de retirer les uniformes ougandais qu’ils portaient et de les jeter dans la rivière Muvumba, en attendant de revêtir de bons uniformes du pays dont ils étaient originaires et qu’ils étaient déterminés à libérer et à gouverner.

Le 2 octobre 1990, Rwigema grimpa sur la colline de Nyabwishongwezi, située à proximité, afin d’observer les troupes qu’il commandait. C’est là qu’il fut touché par une balle et mourut sur le coup.

Après la mort de Rwigema, les troupes continuèrent d’être commandées par le Maj. Peter Bayingana et le Maj. Chris Bunyenyezi, poursuivant leur progression dans des zones comme Gabiro et Nyagatare.

Deux semaines après la mort de Rwigema, le Maj. Paul Kagame, qui étudiait aux États-Unis, rejoignit les autres soldats sur le front le 14 octobre 1990.

À cette époque, il est dit qu’il évalua la situation sur place, puis retourna en Ouganda pour consulter les responsables politiques du FPR-Inkotanyi afin de leur expliquer l’état de la lutte.

Il revint le 28 octobre 1990 et découvrit que les commandants des troupes, le Maj. Peter Bayingana et le Maj. Chris Bunyenyezi, avaient été tués par les forces des FAR (Forces Armées Rwandaises, gouvernementales) le 24 octobre 1990 dans le secteur de Rutaraka, alors qu’ils étaient encerclés par l’ennemi venant de la zone de Ngarama.

Le Major Kagame changea alors la stratégie militaire et lança une attaque sur la frontière de Gatuna le 2 novembre 1990. C’est également là que la lutte fut réorganisée pour adopter une approche de guérilla et se battre pour des positions avantageuses.

Se réorganiser, changer de stratégie militaire et prendre “Santimetre”

De juillet 1991 à mars 1992, les forces de la RPA furent confinées dans une petite zone près de la frontière ougandaise, qui correspond aujourd’hui au secteur de Tabagwe où le village de Gishuro a été créé en 2020.

C’est dans une zone connue sous le nom de “Santimetre” (Centimètre) – nom donné par le gouvernement de l’époque – comprenant des parties de Tabagwe, Gishuro, Kaborogota, Gikoba, Shonga, Ndego et une petite partie de Karama.

Les forces de la RPA étaient si concentrées dans cette zone que le Président Habyarimana déclarait qu’il fallait les anéantir et les repousser de l’autre côté de la frontière.

Dans “Santimetre” se trouve la colline de Gikoba, haute de deux mètres et large de deux mètres. C’est là que se trouvait la table et la chaise utilisées par le Major Kagame pour planifier minutieusement la lutte. Non loin de là se trouvait l’endroit où les commandants militaires s’asseyaient lorsqu’ils recevaient des instructions.

Dans cette zone se trouve la colline de Shonga, qui faisait face à une autre colline située dans “Santimetre”, où les forces ennemies étaient retranchées face aux Inkotanyi. Ces collines sont : Mabare, Bushara 1, Kabuga, Mutojo, Nyamirama, Bushara 2, Kentarama et Nyabihara.

Comment ils ont réussi à vaincre l’ennemi et à le chasser de “Santimetre:

En atteignant la colline def Shonga, on comprend réellement à quel point la lutte de libération nationale fut intense, en voyant toutes les collines occupées par les forces des FAR.

À cette époque, le Major Kagame demanda auxx unités engagées contre l’ennemi, comme Zulu, Echo, Yankee et Bravo, de fournir des soldats en renfort. Ils attaquèrent l’ennemi positionné à Kabuga, lui coupant toutes les voies d’approvisionnement en nourriture, soins médicaux et autres.

Ces opérations, menées en deux mois, aboutirent à la défaite et à la fuite de l’ennemi. La même stratégie fut appliquée sur toutes les autres collines qu’il occupait, se terminant en mai 1992 lorsque toute la zone fut sécurisée. Ils lancèrent ensuite des attaques sur Ruhengeri et Byumba, reprenant ces régions et y établissant leurs principaux bastions.

Bashana a déclaré que sur la colline de Shonga, des tentes seront installées pour l’hébergement lorsque les gens viendront la visiter, la gravir dans un esprit de tourisme historique, et se faire expliquer l’histoire en observant les collines où se trouvaient les forces des FAR.