Lors de sa participation à un événement sportif communautaire organisé dans la ville de Kigali le 13 juillet 2025, le ministre de la Santé, le Dr Sabin Nsanzimana, a exprimé son inquiétude quant à l’impact persistant du VIH sur les Rwandais, en particulier les jeunes. Il a souligné que, contrairement à ce que certains pourraient penser, le VIH n’a pas été éradiqué.
Dans son message, le ministre Dr Nsanzimana a expliqué que bien que des progrès significatifs aient été accomplis dans la lutte contre le VIH/sida, le virus existe toujours et touche de plus en plus les jeunes, dont beaucoup n’étaient pas présents pendant les pires moments de l’épidémie. Il a donc exhorté les jeunes à ne pas se montrer complaisants mais à rester vigilants et à prendre des mesures préventives pour préserver leur santé.
« Certaines personnes pensent que le VIH a été éliminé, mais ce n’est pas le cas. Il existe toujours, et nous observons une augmentation des infections parmi les jeunes. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connu la gravité de la situation dans le passé », a-t-il déclaré.
Il a rappelé aux jeunes que maintenir une bonne santé est leur responsabilité personnelle et les a encouragés à éviter les rapports sexuels non protégés.
« Il est important d’éviter de s’engager dans des relations sexuelles inappropriées, mais si l’abstinence devient difficile, des préservatifs sont disponibles. Utilisez-les pour vous protéger et éviter de devenir un fardeau pour le pays à cause du VIH », a-t-il insisté.
Des chiffres alarmants
Selon de nouvelles données du Centre biomédical du Rwanda (RBC), collectées entre juillet 2023 et juin 2024, les taux d’infection au VIH chez les jeunes restent élevés :
– Parmi les 15-19 ans, 6,5 % des femmes et 1,6 % des hommes sont infectés.
– Dans la tranche d’âge des 20-24 ans, 5,2 % des femmes et 4,5 % des hommes sont infectés.
– Pour les 25-29 ans, 3,5 % des femmes et 3,0 % des hommes vivent avec le VIH.
Ces chiffres indiquent que bien que les taux d’infection diminuent légèrement avec l’âge, les jeunes restent très vulnérables, en particulier les adolescentes et les jeunes femmes.
Par ailleurs, les données du recensement national de 2023 mené par l’Institut national de la statistique du Rwanda (NISR) ont révélé qu’environ 9 000 jeunes âgés de 15 à 24 ans vivent actuellement avec le VIH. Cela représente un taux de prévalence de 35 % dans cette tranche d’âge, un chiffre que les responsables de la santé considèrent comme alarmant et nécessitant une attention immédiate.
Le ministère de la Santé continue de plaider pour une sensibilisation accrue, la prévention et le dépistage précoce parmi les jeunes. Les remarques du Dr Nsanzimana servent de rappel fort : bien que le Rwanda ait accompli des progrès significatifs dans la lutte contre le VIH/sida, le combat est loin d’être terminé. Les jeunes doivent être armés des bonnes informations, des outils et des systèmes de soutien nécessaires pour se protéger et protéger les autres contre la propagation du virus.