Béatha Bazubagira, une femme de 47 ans, qui habite le village de Ntanda, la cellule Raranzige, le secteur Rusenge dans le district de Nyaruguru, se trouve aujourd’hui dans un état dépressif, suite au deces de son fils, Samuel Niyitanga, âgé de 18 ans, qui s’est suicidé par pendaison, le 8 septembre 2025 en plein jour. Il a utilisé une corde accrochée sur la charpente de la maison familiale. Bazubagira dont le mari est porté disparu depuis plus de 10 ans, dit qu’elle a besoin d’une assistance morale et physique.
C’est la petite sœur de ce jeune disparu qui l’a vu par la premiére fois, pendu dans le salon de leur maison vers 15h00. Elle a ensuite appele au secours leur mère.
Ijarinews.com a rendu visité à Béatha Bazubagira chez elle. Depuis la mort de son fils, cette mère ne sort plus de sa maison et éprouve des sentiments d’immense chagrin. “Depuis la mort de mon enfant, je ne dors plus, je ne mange plus. Je ne vis que de l’eau que bois le matin et le soir. J’ai l’impression que je ai enterré mon fils dans mes entrailles. Je le sens chaque fois que je me mets au lit.» Dit la mère, en essayant de contenir les larmes qui coulent sur ses joues.
Cette mère indique que son mari est parti de la maison, il y a plus de 10, par peur d’être poursuivi pour le rôle présumé dans le Génocide perpétré ontre les Tutsi en 1994. “Est-il mort ou en vie? Je ne sais pas. Depuis la disparition de son père, j’ai élevé seule les enfants. Avant, nous n’avions pas d’abri. C’est l’Etat qui nous a construit cette petite maison que tu vois. » Raconte -t-elle, perplexe.
Pour faire survivre ses enfants, Bazubagira effectue des travaux journaliers chez les voisins en travaillant dans leurs champs. Souvent elle fait des kilomètres pour aller travailler dans les plantations de théiers dans le secteur voisin de Kibeho.
« Samuel avait suspendu l’école très tôt pour pouvoir m’aider à nourrir la famille, en particulier, sa petite sœur qui est à l’école primaire et son petit frère qui étudie à l’école secondaire. Tous les frais scolaires de son petit frère étaient à sa charge. Maintenant qu’il est parti, je ne sais quoi faire. Si personne ne nous vient en aide, son petit frère ne pourra pas continuer ses études, » Déplore Bazubagire avec désespoir.
Les voisins de Bazubagira estiment eux-aussi que le décès e son fils représente une grande perte pour sa mère. « Samuel était un garçon qui aidait beaucoup sa mère. Il avait arrêté l’école pour cela. Le jour de sa mort, il avait acheté une nouvelle pagne pour elle. Samuel était un enfant très discipliné. Il ne buvait pas d’alcool , il ne fûmait pas. Son suicide nous a, tous, surpris. » Témoigne une vieille dame qui habite à côté.
Le chef du village de Ntanda, Nsabamahoro, affirme que vue la vulnérabilité habituelle de Bazubagira, le décès e son fils représente une grande perte. « C’est une famille très pauvre. Ce garçon aidait sa mère pour subvenir aux besoins familiaux. Il était discipliné mais il avait aussi une attitude tres solitaire. A l’age de 7-8 ans il aurait même tenté de se suicider en se jetant dans les toilettes, parce que, selon les voisins il avait manqué d’argent pour aller se faire coiffer. » Révéle le chef du village de Ntanda qui dit qu’il va tenter de réunir les habitants de son village pour porter secours à la famille éprouvée.
Bazubagira reste aujourd’hui avec 4 enfants, trois garçons et une fillette de 9 ans.
Domice Gasarabwe

