Maridadi Peter, un éleveur du secteur de Rwimiyaga, dans le village de Karushuga, district de Nyagatare (Province de l’Est), explique que réduire le nombre de vaches qu’il élevait pour se concentrer sur un élevage moderne a considérablement augmenté sa production laitière.
Maridadi a commencé à élever des vaches en 2015, disposant alors de 80 hectares de pâturages. Au départ, il avait 200 vaches, mais la production laitière était faible, entre 100 et 150 litres par jour. Après avoir réduit son cheptel et adopté des méthodes modernes, sa production a augmenté. Aujourd’hui, avec 80 vaches, il produit 700 litres de lait par jour.
Maridadi souligne que les prix sur le marché et les dépenses liées à l’élevage dépendent de la productivité des vaches. *« Je ne dis pas que les prix ont augmenté, mais si une vache produit 25 litres par jour, consomme 4 kg de tourteau de soja (à 250 FRW/kg, soit 1 000 FRW), et rapporte 10 000 FRW, après dépenses, il reste un bénéfice. Mais si une vache ne produit que 2 ou 3 litres, c’est difficile de progresser.
Il ajoute que les vaches produisent davantage après avoir vêlé. « Certaines atteignent 30 litres. Actuellement, aucune de mes vaches ne produit moins de 15 litres. »
Défis : acquisition de génisses, taureaux et aliments pour bétail
Maridadi explique que l’un des défis majeurs au début était de trouver des génisses de qualité provenant de la RAB (Rwanda Agriculture Board). Bien que cela se soit amélioré, leur transport reste compliqué. Il rencontre aussi des difficultés pour obtenir des taureaux reproducteurs.
Un autre problème crucial est la pénurie d’aliments pour bétail, notamment le tourteau de soja (*sondori*), essentiel pour une bonne production laitière. *« Le *sondori* est rare, il est souvent exporté. »* Cela affecte les éleveurs dont les vaches ne produisent pas assez.
Le district de Nyagatare soutient les éleveurs
Le maire de Nyagatare, Gasana Stephen, affirme que des éleveurs comme Maridadi sont de plus en plus nombreux. *« Nous avons plus de 230 000 vaches dans le district, et le programme d’élevage moderne en stabulation se développe. »
Il souligne que cette méthode optimise l’utilisation des terres et améliore la production laitière. *« La culture du maïs, du soja et du riz fournit des résidus comme le *sondori* et l’herbe, utilisés pour nourrir le bétail, ce qui augmente la production. »*
Le vice-maire en charge du développement économique, Matsiko Gonzague, indique qu’il faut augmenter la production pour répondre à la demande. *« Nous avons besoin d’au moins 800 000 à 1 000 000 litres par jour. »
Il classe les éleveurs en trois catégories :
1. Éleveurs performants comme Maridadi, avec des infrastructures complètes (étables, eau, fourrage).
2. Éwleveurs en progression,construisant des étables et améliorant l’alimentation.
3. Éleveurs débutants,ayant besoin d’investissements.
Des projets comme le Projet de développement de l’élevage laitier seront lancés en juillet pour aider les éleveurs moins avancés.
Collaboration pour la santé animale et la médecine vétérinaire
Le district dispose de vétérinaires au niveau sectoriel et communal, ainsi que du programme **Veterinary Sanitary Mandate** pour améliorer les services de santé animale. Les **15 MCC** (centres de collecte de lait) ont aussi des vétérinaires pour surveiller la santé du bétail.
Programmes de culture fourragère et d’eau
Le district encourage la culture d’herbe fourragère et la construction de damsheets (réservoirs d’eau) pour les éleveurs. « Nous avons 13 fournisseurs de semences fourragères. »
Un grand projet, le *Barrage multipurpose de Muvumba*, approvisionnera en eau les secteurs de Rukomo, Gatunda et Karama.